L’Agriculture Biologique de Conservation, perçue par certains comme une évidence, tandis que d’autres la considèrent comme une utopie. Agriculteurs, professionnels, étudiants, chercheurs, consommateurs… sont invités à participer à ces rencontres du 21 au 23 janvier 2025 à Calais pour découvrir l’innovation et explorer les techniques liées à l’Agriculture Biologique de Conservation des Sols grâce à l’intelligence collective. La biodiversité fonctionnelle sera le thème de cette 8ème édition.
Contexte
C’est à Calais, et pour la première fois en Hauts-de-France, que les participants aux Rencontres nationales de l’Agriculture Biologique de Conservation (ou ABC) sont invités à se réunir les 21, 22 et 23 janvier 2024 pour connaître, étudier ou approfondir l’ABC. Cette édition est organisée par Bio en Hauts-de-France en partenariat avec Les Décompactés de l’ABC, et en lien avec le projet ABAC, engagé depuis 2019 dans notre région avec l’APAD 62 et la FREDON Hauts-de-France.
Les participants pourront se nourrir d’apports de scientifiques, ainsi que des témoignages d’agriculteurs et de techniciens venant des 4 coins de la France, voire même au-delà, permettant d’aborder une richesse de contextes agronomiques et pédoclimatiques.
Les agriculteurs bio et ACS pourront travailler ensemble pour tenter de résoudre des problématiques agronomiques propres à chacun grâce à l’intelligence collective lors des sessions de co-développement, mais également travailler à construire les systèmes ABC de demain en cherchant à lever les freins qui persistent.
Convivialité, dégustation de produits régionaux, échanges informels, repas et troisième mi-temps : les ingrédients seront bien réunis pour favoriser la co-construction, déconstruire les préjugés et oser se lancer dans le défi de l’ABC.
Qu’est-ce que l’ABC ?
L’ABC ou Agriculture Biologique de Conservation cherche à cumuler à la fois les principes de l’Agriculture Biologique (AB), en particulier la non-utilisation d’intrants chimiques de synthèse, et ceux de l’Agriculture de Conservation des sols (ACS), en particulier la réduction voire la suppression du travail mécanique du sol, ces systèmes se recentrant tous deux sur la qualité des sols et l’agronomie. Défi de taille qui stimule autant les agriculteurs bio aguerris que de nouveaux convertis, notamment ceux ayant pratiqué auparavant le semis direct.
De quel défi parle-t-on au juste ? Le graal, rien de moins : semer, récolter. Fini le travail du sol et le désherbage. Pour le relever, les agriculteurs misent principalement sur l’intensification et la diversification végétale. Il s’agit de redéfinir des successions de cultures ; par exemple, le semis d’un couvert de seigle à l’automne, roulé au printemps, crée un mulch dans lequel on peut semer directement un soja. L’implantation de couverts permanents est également travaillée : caractérisation des différentes espèces à disposition (essais de trèfles nains, pipolino, lotiers, luzernes…) ; essais de destructions sans labour (fraise, stell’air, scalpages superficiels…) ; mise au point de stratégies pour ne pas « se faire dépasser » par le couvert… Enfin la diminution du travail du sol et la concurrence des adventices pousse à « booster » le démarrage des cultures par des enrobages (thé de compost, …) et des apports localisés au semis (matière organique riche en azote…).