Une demande forte…
« La demande de lin et de chanvre bio est immense et largement insatisfaite » voilà le message de l’association Lin et Chanvre textile Bio lors de la 5ème rencontre avec tous les acteurs de la filière textile (de la graine à la chemise) réunis cette année en Normandie. Deux enjeux majeurs pour cette filière : acquérir des références techniques au champ et en transformation pour produire du lin et du chanvre textile de qualité et en quantité en agriculture biologique, mais aussi du 100% français.
… française de A à Z
Aujourd’hui, une seule étape n’est pas réalisable en France pour des raisons de coût de main-d’œuvre principalement, c’est la filature. Dans ce sens, un groupe de travail s’est constitué autour du projet «LinPossible» qui vise à réintroduire d’ici quelques années une véritable filature de lin au mouillé en France. D’après leur étude, la relocalisation doublerait le prix du kilo de lin filé et nécessiterait 200t minimum pour mettre en route la chaine, sachant que les marques utilisent
20 à 30 t par an.
Cette journée était donc l’occasion de lancer un appel aux marques intéressées, quelle que soit leur taille, afin de promouvoir ce projet et permettre sa réalisation en intégrant dès aujourd’hui ce surcoût dans le calcul du prix de revient de leurs vêtements en lin. Déjà 3 marques ont rejoint «LinPossible» : 1083, le Slip français et Splice.
Pourquoi le chanvre ?
Plus facile à produire car peu sensible aux maladies et très couvrant, le chanvre textile pourrait être complémentaire au lin. Seule l’étape de rouissage est plus complexe car la récolte est plus tardive et nécessite du matériel spécifique non présent en France.
Les acteurs de la filière ont insisté sur 2 points pour produire une fibre textile de qualité : ne pas chercher à récolter la graine et doubler la densité pour obtenir une tige fine. Les inconvénients restent le manque de savoir-faire pour sortir une fibre de qualité en France et la marge moins attirante que pour le lin.
Informations technico-économiques
Focus sur le désherbage du lin
Le salissement se gère avant tout en préventif par le choix de la parcelle, la réalisation de faux semis, la sélection d’une variété avec une bonne vigueur à la levée et le choix de l’écartement.
Le semis 12,5 cm d’écartement est à privilégier par rapport aux socles éparpilleurs. Il permet notamment d’améliorer la vigueur de la plante à la levée, surtout en cas de battance, et de réduire les pertes de pieds lors du désherbage mécanique (le rang est ainsi plus « fort »).
Même s’il n’est pas toujours nécessaire, le passage de certains outils est possible :
- La herse étrille : Passage à partir de 3 cm jusqu’à 10 cm maximum (altération de la fibre ensuite)
- La houe rotative : Entre 6 et 10 cm. Attention à ne pas passer trop sous peine d’arracher le pivot de lin.
- Binage : Possible avec une bineuse à céréale si l’on peut semer à 15 cm d’écartement et que l’on possède un guide automatisé type caméra ou RTK. Attention un écartement trop important (>20 cm) risque d’impacter fortement le rendement et la qualité de la fibre.
Plus d’informations sur leur site www.linpossible.fr et linetchanvrebio.org
Si vous voulez en savoir plus, contactez Raphaël Delva, conseiller – animateur Polyculture-Élevage et Hélène Plumart, conseillère – animatrice Grandes Cultures bio