Des éleveurs de pondeuses bio réunis au sein d’une nouvelle commission

Entre hausse des matières premières, baisse de la consommation des ménages, évolutions réglementaires et grippe aviaire, depuis plusieurs mois la filière œufs bio est largement perturbée. Dans ce contexte, le 19 mai dernier, une dizaine d’éleveurs de la région se sont réunis pour échanger sur ces enjeux et identifier les pistes d’actions à mener pour améliorer la durabilité de leurs fermes et de la filière. Les prémisses d’une commission volailles à Bio en Hauts-de-France !

La filière pondeuse bio largement perturbée depuis plusieurs mois

2021-2022 marquées par la grippe aviaire et de nouvelles mesures de biosécurité

Depuis septembre 2021, les nouveaux arrêtés qui encadrent le plan de lutte contre la grippe aviaire ne permettent plus la dérogation à la claustration des volailles lors des épisodes de crises sanitaires. Ainsi, de novembre 2021 à mai 2022, en niveau de risque élevé en France, tous les éleveurs ont été contraints d'enfermer leurs volailles. A l’échelle des fermes, la claustration peut entrainer des chutes de pontes ou encore favoriser l’apparition des troubles du comportement qui augmentent le risque de maladies et la mortalité. Les mesures de biosécurité sont difficilement applicables dans les plus petits élevages notamment ceux en bâtiments mobiles. Plus généralement, si la claustration devient la « norme », elle représente une menace pour l’image de la bio et la pérennité des élevages en plein-air.

Une hausse continue des charges et une consommation des ménages en baisse

Après plusieurs années de croissance, en 2021 le marché de l’œuf bio s’est retourné avec -6 % d’achat par les ménages. En parallèle, les coûts de production des élevages continuent d’augmenter notamment par la hausse de l’aliment (plus de 100€ la tonne en une année). Ce surcout lié à la hausse des matières premières et au passage au 100% bio est encore accentué par la guerre en Ukraine depuis fin février. Dans ce contexte, le prix d’achat des œufs bio devient insuffisant pour permettre aux producteurs de se dégager une marge satisfaisante et certains centres de conditionnement sont en difficulté financière.

Des poulettes prêtes à pondre bio plus chères et un approvisionnement difficile

Entre hausse de l’aliment et l’application de la nouvelle réglementation bio, le prix des poulettes est en augmentation (plus 1€ / poulette). De surcroît, un manque de poulettes bio est à craindre dans les prochaines semaines. Plusieurs raisons expliquent cette pénurie : 1/ un manque important de poussinières aux nouvelles normes au niveau national ; 2/ la grippe aviaire a désorganisé et reporté le planning des poussinières ; 3/ la situation économique de la filière bio invite à la prudence pour le développement de nouvelles poussinières.

Si vous souhaitez rejoindre la commission et participer aux prochains échanges qui seront proposés en octobre 2022, n’hésitez pas à nous contacter.