Gautier Michal, maraicher bio à Quesnoy-sur-Deûle (59)

Gautier Michal est installé en maraîchage bio depuis 2017, suite à une reconversion professionnelle, et depuis 2 ans labellisé Bio Cohérence. Il cultive une grande diversité de légumes (40-50 légumes sur plus de 200 variétés différentes) notamment des radis, navets, betteraves, panais, oignons échalotes, pommes de terre, carottes, tomates, poivrons, aubergines, concombres, courgettes et choux. Il travaille seul sur 2,5 hectares. Aujourd’hui, il est engagé en tant qu’administrateur au sein de la coopérative Norabio, et depuis peu à Bio en Hauts-de-France.

FERMOSCOPIE

Bien qu'il ne vienne pas d'une famille d'agriculteurs, Gautier Michal a toujours eu un intérêt pour le jardinage et a muri son idée avant se reconvertir en maraîchage bio en 2015, avec une formation courte, un Certificat de Spécialisation au lycée horticole de Lomme. « J’ai beaucoup vadrouillé dans ma première vie professionnelle ; même en banlieue parisienne, notre balcon était rempli de plantations, ça m’a toujours suivi. » Tout va très vite. Il travaille quelques temps dans une ferme en tant que salarié avant de reprendre la « ferme du cœur joyeux », qui fonctionnait déjà en AMAP. Ses liens et rencontres avec d'autres maraîchers locaux lui ont permis d’obtenir des conseils techniques et de diversifier ses pratiques (et cultures !) au fil des années. « Je me suis retrouvé seul sur la ferme à gérer les cultures et l’AMAP. J’ai essuyé les plâtres la première année, la ferme ne fonctionnait qu’avec l’AMAP à l’époque. La mauvaise saison en prime et la baisse du nombre de paniers a généré un gros trou dans mon chiffre d’affaires. » Il a fallu dialoguer avec les amapiens pour tenir le cap et faire appel à eux pour qu’ils participent plus sur la ferme.

En plus de commercialiser des paniers hebdomadaires à plus d’une soixantaine de familles de son AMAP, Gautier rejoint la coopérative Norabio en 2018 puis saisit une opportunité qui l’amène aujourd’hui à travailler régulièrement avec des restaurants locaux, ce qui représente aujourd’hui une part importante de ses ventes. Il prend de l’expérience au fil des années, fait des choix sur des cultures prioritaires et en abandonne d’autres… Et subit comme tous les agriculteurs les aléas climatiques : entre la sécheresse et les tempêtes, Gautier n’est pas épargné et il en résulte quelques dégâts sur sa ferme. « Face à la situation, j’ai tenté de faire bouger les lignes en essayant de mobiliser les collègues également touchés, avec un peu de soutien finalement obtenu. »

Aujourd’hui, il favorise la routine au niveau de sa commercialisation. Sur sa ferme, il compte aller vers plus de biodiversité, notamment en entourant le parcellaire de haies. Sa ferme fait d’ailleurs partie des 8 fermes sur lesquelles a été mené un travail de diagnostic en 2022, avec l’ADEP (Association des Entomologistes de Picardie) : « L’objectif était de faire du lien entre les pratiques des agriculteurs bio et leur effet sur la biodiversité. Ce projet m’a été super utile. Aujourd’hui je veux aller plus loin en partant sur un système agroforestier, avec des haies et y intégrer des aromatiques et des cultures pérennes. » Il constate d’ailleurs que les stagiaires qu’il accueille chaque année sur sa ferme connaissent de mieux en mieux la biodiversité.

Raconter son travail, c’est un concept qui lui plait. En tant qu’adhérent du CIVAM, il ouvrira ses portes au public encore cette année, dans le cadre de l’événement régional « Tous en bottes », le samedi 8 juin 2024 de 11h à 18h. « Un moyen de montrer que la bio est accessible en achetant en direct au producteur ! »

GAUTIER MICHAL CREDIT CELIA BEAUVAIS PHOTO (2)

Crédit photo : Célia Beauvais, Tous en bottes