La luzerne, une alliée contre le réchauffement climatique

En 2022, la sécheresse a impacté les éleveurs en limitant la production de fourrage. Ceux qui avaient de la luzerne et un peu d’humidité ont réussi à tirer leur épingle du jeu : c’est la seule plante qui a résisté, alors que les pâtures grillaient les unes après les autres. Voici quelques clés pour une luzerne bio productive.

Comme pour toute stratégie de culture, il faut privilégier les mélanges de variétés pour améliorer ses performances et diminuer les risques. Pour faire son choix, en plus du rendement et de la pérennité, voici les indicateurs sur lesquels se baser :

Densité de semis :

• En pure : 25 kg à l’automne à entre 20 et 30 kg/ha au printemps (semences nues ou semences enrobées)
• En association : 15 kg/ha avec une graminée, (ex : +20kg/ha de brome)

Pour le choix de ces critères rendez-vous sur herbe-book.org, tout en vérifiant leur disponibilité en bio sur semences-biologiques.org.

POINT DE VIGILANCE : la luzerne supporte mal le tassement et l’excès d’eau, il est donc toujours préférable de l’associer à une graminée ou encore à un trèfle, pour assurer une couverture du sol en toutes situations.

PÂTURAGE : Fauchage pour le 1er et 2ème cycle (évite la météorisation et le piétinement de la luzerne). Pâturage du 3ème et 4ème cycle, au stade bourgeonnement, plus sécurisé pour la météorisation. + : Valorise toutes les protéines - : Peu adapté en culture pure : attention au piétinement, à la météorisation

AFFOURAGEMENT EN VERT : Affourager avant l’apparition des fleurs pour conserver une bonne valeur alimentaire de la luzerne. + : Valorise toutes les protéines sur des parcelles non accessibles aux vaches - : Equipement particulier et temps de travail

FOIN : 85% de MS, objectif de conserver les feuilles (protéine) - Séché au sol : + : Coût de récolte le plus faible - : Perte de feuilles élevée si peu de précautions prises à la récolte - Séché en grange : + : Valeur alimentaire préservée - : Coût de l’investissement

ENRUBANNAGE : La récolter à au moins 50 % de matière sèche. Prendre des variétés à tiges fines pour éviter la perforation des bâches. + : Le bon compromis pour garder les feuilles et une bonne conservation - : Coût. Prévoir la distribution.

ENSILAGE : Viser environ 35 % MS. Culture pauvre en sucre, donc pour ce type de mode de conservation, obligation d’ajouter un conservateur. + : Chantier rapide, réduit les pertes de MS, maintient les valeurs alimentaires proches du vert. - : Assurer taux MS à plus de 30 % + conservateur pour assurer la conservation. Solubilisation des protéines. Prévoir un silo et une reprise distribution adaptée.