Nathalie et Nicolas Beaufils, maraîchers diversifiés et éleveurs de poules pondeuses à Chéry Chartreuve (02)

Nathalie et Nicolas proposent des légumes toute l’année, cultivés au rythme des saisons, ainsi que des fruits et des herbes aromatiques. Un atelier de poules pondeuses est venu compléter l’activité de la ferme en 2011, afin d’assurer une diversité : agronomique, écologique et économique. Les Jardins de Priape s’étendent aujourd’hui sur une surface de 13 hectares. En quête de toujours plus d’autonomie, ils entretiennent la fertilité de leurs sols, notamment avec des engrais verts.

C’est Nathalie qui présente les Jardins de Priape : « Les Jardins, ce sont 13 ha de maraîchage avec 1 ha de pommes de terre et de légumes d’hiver côté Fère-en-Tardenois, puis 4000 m² de carottes, 1 ha de choux et 6000 m² de poireaux. A la ferme, ce sont toutes les cultures courtes, salades, radis, et sous serre : les légumes d’été, les tomates… ». Nathalie a aussi démarré un peu de floriculture en 2021 « pour faire plaisir aux gens, je suis seule à gérer cette production ».

« Nous cultivons pour nous nourrir » : c’est la devise des Jardins. Après des études de philosophie, Nicolas fait le choix de travailler pendant un an dans une ferme maraîchère dans l’Oise, emmagasinant connaissances et savoir-faire, avant de s’installer sur un petit bout de terre, sans eau, sans électricité, sans bâtiments. Nathalie quitte Paris pour le rejoindre peu après. Reconvertis et autodidactes, ils développent la ferme assez vite avec l’achat d’1,8 hectares supplémentaires pour rendre le projet viable. En 2011, ils embauchent leur premier salarié et démarrent un petit atelier de poules pondeuses. « On a commencé à petite échelle, aujourd’hui nous avons 3 poulaillers. Nous sommes satisfaits de cette complémentarité culture-élevage, on peut valoriser les fumures ».

La clientèle est également satisfaite de trouver des œufs de la ferme dans les paniers. « On a commencé la commercialisation uniquement en AMAP, à Paris et à Reims, puis on a souhaité travailler localement. Le démarchage des magasins spécialisés nous a fait faire un saut qualitatif, il a fallu répondre aux exigences du marché. On vend en direct via notre boutique en ligne et on assure la livraison hebdomadaire dans des points de distribution. On travaille aussi avec des restaurants. Notre système de commercialisation est très complémentaire et nous apporte beaucoup de souplesse ».

C’est depuis 2015 qu’ils boostent leur communication pour se faire connaître, et c’est en s’appuyant sur les réseaux sociaux que de nouvelles opportunités se sont présentées, dans un contexte tendu lié à la baisse de la consommation bio. « Ce lien direct avec notre clientèle est très important, c’est aussi pour cela que nous ouvrons nos portes dans le cadre de la campagne Manger Bio et Local c’est l’idéal, fin septembre. Une belle opportunité pour se faire connaître et présenter qui nous sommes ».

Techniquement, ils progressent. Les investissements se font doucement : hangar, serres, chambre froide… En 2019, ils répondent à un appel à candidatures piloté par l’agglo de Château-Thierry et sont retenus, leur offrant une situation moins précaire : ils bénéficient de 8 hectares supplémentaires au loyer avantageux, avec obligation de conversion en bio et implantation de haie. La biodiversité se retrouve également sur leur ferme : « Nous y avons planté près d’1 kilomètre de haie, nous utilisons le fumier de nos poules ou d’élevages bio du secteur, nous cultivons et utilisons également les engrais verts. Une indépendance vis-à-vis du prix de l’engrais. Nous faisons des essais, l’appui sur le réseau est important ».

Nathalie et Nicolas se sont entourés : un chef de culture embauché depuis 2016, ainsi que deux personnes qui travaillent à l’année sur les récoltes et aux préparations de commande. « Cela nous permet de nous consacrer aux commandes, à la partie technique… Dans l’équipe, on s’est spécialisé depuis quelques années. Nous donnons les objectifs à nos salariés, après chacun s’organise : ils sont autonomes et motivés ».