Reconquérir le consommateur régional en lui rappelant que « manger bio et local, c’est l’idéal ! »

Vous êtes nombreux à nous partager votre inquiétude sur la stagnation des ventes en bio : producteurs en vente directe, magasins spécialisés, éleveurs laitiers, transformateurs, fabricants d’aliments... Les causes de la morosité du marché sont probablement multifactorielles, même si, bien que les difficultés de la bio soient plus médiatisées, cette morosité touche l’ensemble du marché alimentaire.

Parmi ces raisons, et dans un contexte de multiplication des labels et démarches différenciantes (HVE, sans OGM, zéro résidus, produits locaux, lait à l'herbe...), nous pensons depuis longtemps que la filière bio ne communiquait plus suffisamment auprès de nos concitoyens sur les bénéfices multiples que rend l’agriculture biologique pour notre territoire.

« Les offres responsables, autres que le bio, avec souvent un positionnement prix plus accessible proposent des alternatives qui séduisent les consommateurs. Ceci témoigne de la nécessité pour les acteurs du bio de (re)créer de la pédagogie autour de ce label pour légitimer son positionnement prix en créant une différenciation plus explicite avec d’autres propositions du mieux consommer, moins exigeantes, mais qui semblent aujourd’hui satisfaire les consommateurs » Source IRI – Vision. « La concurrence d’autres promesses ou labels est plus forte Il faut agir pour le label bio au-delà d’agir pour les produits laitiers bio » - Source KANTAR pour le CNIEL

Nous ne sommes plus les seuls à le dire : la multiplicité de ces démarches moins exigeantes crée du tort au label bio. Emploi, eau, biodiversité, santé, air, climat : pourtant, nous cochons toutes les cases ! Il nous faut reconquérir le consommateur régional en lui rappelant que « manger bio et local, c’est l’idéal ! », et c’est possible en Hauts-de-France.

A très court terme, nous proposons de mettre à disposition de l’ensemble des producteurs, transformateurs, commerçants, ce visuel qui cherche à rappeler les services que nous rendons à la société. Il renvoie vers la cartographie de géolocalisation des points de vente bio région. Nous vous invitons à relayer ce visuel sur vos réseaux sociaux pour donner une visibilité sur le web des difficultés traversées par les producteurs bio.

C’est une proposition d’urgence. Il faudra évidemment aller plus loin. Au national, un accord a été trouvé début mars en marge du Salon de l’agriculture à l’issue d’une série de réunions entre les acteurs de la bio et les organisations interprofessionnelles, pour lancer la première campagne de promotion de l’agriculture biologique co-construite par l’Agence Bio et les interprofessions avec un soutien renforcé du ministère de l’agriculture. 1 million d’euros a pu être mobilisé. Une première campagne de promotion permettra dès cette année de donner une toute autre ampleur à la 23ème édition du « Printemps bio ».

Le dernier comité de pilotage du Plan bio régional, réuni le 24 février dernier, a fait émerger un consensus politique sur la nécessité de redévelopper les moyens de sensibilisation mis en œuvre à destination du grand public et de rappeler la pertinence de combiner consommation bio et locale, les deux n’étant pas antinomiques, au profit du développement d’une agriculture biologique de qualité ancrée dans les territoires.

Notre conseil d’administration, associé à celui d’APROBIO, a décidé d’unir nos forces et nos compétences pour bâtir une communication ambitieuse et offensive : organisation du printemps bio ; fête du lait bio (12 juin) ; journée grand public le 4 juin lors du salon Terr’eau Bio ; campagne manger bio et local c’est l’idéal en septembre ; nouveau site internet régional ; campagne de communication web…

Dans ce contexte, nous avons besoin d’un réseau bio organisé pour faire remonter nos préoccupations et nos solutions. Nous avons été entendus aux niveaux régional et national via la FNAB. Plus que jamais, c’est en adhérant à notre association et en vous y impliquant que vous contribuerez à relever les défis qui s’offrent à la bio, à court et à long terme.

Christophe Caroux, Président de Bio en Hauts-de-France